La correspondance de D’Alembert en quelques vignettes

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La correspondance de D’Alembert (1717-1783), à l’image du savant encylopédiste du siècle des Lumières, peut se voir sous de multiples facettes : comme un réseau couvrant le monde académique européen des Lumières, comme une entrée dans les polémiques scientifiques et littéraires qui tissent la modernité occidentale, ou comme une investigation dans ce que deux siècles d’histoire agitée ont bien voulu ou pu nous transmettre.

D’Alembert en cartes


La réalisation D’Alembert en cartes est le fruit d’une collaboration entre l’ENS, l’Institut Mathématique de Jussieu-Paris Rive Gauche et le LabEx TranferS : Julien Cavero, cartographe au Labex TransferS, Marie-Laure Massot, ingénieure CNRS au CAPHÉS (UMS 3610, CNRS-ENS), Irène Passeron, chercheur CNRS à l’IMJ-PRG et Alexandre Guilbaud, maître de conférences à l’IMJ-PRG (UMR 7586, CNRS-UPMC) ont mis leurs compétences en commun pour la valorisation numérique du corpus de la correspondance de D’Alembert, homme de science et encyclopédiste des Lumières. Ce projet vise non seulement à rendre plus lisible le réseau épistolaire, mais aussi, à terme, à suivre la naissance, puis la diffusion d’un concept, d’une controverse ou d’une thématique.
Éditer rigoureusement tout D’Alembert, philosophe, scientifique, correspondant d’Euler, de Lagrange, mais aussi de Voltaire et Frédéric II, coéditeur de l’Encyclopédie, polémiste, secrétaire perpétuel de l’Académie française, telle est l’entreprise du Groupe D’Alembert depuis plusieurs années (CNRS Éditions). Avec l’outil numérique, le Groupe D’Alembert entend faire porter sa réflexion critique sur et via les visualisations, en particulier cartographiques et, ainsi, fédérer des collaborations autour de son projet.

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Élements pour une cartographie thématique.

D'Alembert à l'Académie des sciences

Les 27 lettres de ou à D'Alembert conservées aux Archives de l'Académie des sciences de Paris ont une double provenance  elles sont, soit arrivées à l'Académie au dix-huitième siècle (aujourd'hui classées dans des pochettes à la date de lecture en séance), soit passées sur le marché des autographes et acquises ultérieurement. Les premières témoignent de l'activité académique d'expertise (les académiciens écrivent des rapports sur les mémoires qui leur sont soumis, attribuent des prix, participent à des polémiques). L'Académie a acquis les secondes lorsqu'elles étaient liées à un académicien d'importance, D'Alembert lui-même, mais aussi Maupertuis et La Condamine, lettres qui appartiennent à des fonds essentiels pour comprendre les grands enjeux d'échanges scientifiques des Lumières. Si elles concernent essentiellement les années antérieures à 1770, c'est que D'Alembert est ensuite davantage accaparé par l'Académie française.
Dans les pochettes, on trouve la lettre polémique de D'Alembert à Daniel Bernoulli à propos de l'inoculation (62.40), une observation envoyée par Louis Necker, alors à Marseille, à son ancien mentor D'Alembert (63.38) et deux lettres envoyées par un professeur de philosophie d'Auch, Jean Despiau (69.72 et 70.06, qui envoie ses observations d'aurore boréale. D'Alembert (le connaissait-il ?) les a reçues chez lui mais les a manifestement apportées à l'Académie pour y être lues, et déposées. De même, D'Alembert reçoit d'un ancien major à Saint-Domingue une lettre qu'il apporte à l'Académie (70.12), puis une lettre d'un correspondant officiel, Daniel Melanderhjelm, à propos du salpêtre (76.76), et plus tard celle d'un sourd et muet de naissance, Saboureux de Fontenay, à propos de la machine de Marly (77.11) et enfin celle d'un quadrateur hargneux, Le Rohbergherr de Vausenville (73.102).
Les autres lettres arrivées à l'Académie par diverses acquisitions ultérieures reflètent tous les aspects de la vie de D'Alembert, depuis la richesse de ses rapports avec les salons, via la lettre à Mme Du Deffand (53.18), jusqu'à ses rapports scientifiques et institutionnels avec l'Académie de Berlin (52.07, 56.12, 56.20, 57.02), en passant par tout ce que nous enseigne les rebondissements de l'Affaire Tolomas (55.03, 55.04, 55.05, 55.06, 55.09)voir l'interface Tolomas) et ses rapports avec Grandjean de Fouchy (75.30), sans compter quelques aspects nouveaux de son activité académique et institutionnelle (A51.03, 55.18, 80.16).

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Le fonds des lettres conservées aux archives de l'Académie des sciences.

Présentation de la lettre 53.26 à Duché

 D’Alembert écrit le 27 novembre 1753 à son ami de Montpellier, Jacques Duché. Académicien des sciences et presque académicien français, déjà prestigieux auteur du Discours préliminaire de l'Encyclopédie (1751), D'Alembert est au centre d'un réseau parisien dont les connexions sont nombreuses avec le réseau européen de ses correspondants : les pièces de théâtre et les opéras, tout particulièrement à l'occasion de la Querelle des Bouffons, sont l'occasion de lettres pleines d'ironies et d'allusions, lettres reçues, envoyées, transmises, lues, relues et commentées.

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