Transcription Transcription des fichiers de la notice - <em>Mythologie</em>, Paris, 1627 - X [24] : Des Juges infernaux Conti, Natale 1627 chargé d'édition/chercheur Équipe Mythologia Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1627 Fiche : Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris (France), BnF, NUMM-117380 - J-1943 (1-2)
Français

Des Iuges Infernaux.

ET pour montrer que ce n’eſtoit pas ſeulement durant cette vie ; mais aprés la mort auſſi, qu’vn chacun receuoit le ſalaire de ſes bien-faits, ou la punition de ſes malefices, & que rien ne s’accompliſſoit que Dieu n’en determinaſt ; ils eſtablirent des Iuges aux enfers pour faire vne exacte recherche de la vie que chacun auroit mené, & en prononcer tel arreſt qu’ils trouueroient eſtre raiſonnable. Car il n’eſtoit pas conuenable que les ames ſortiſſent des Enfers pour r’entrer en d’autres corps ſelon leurs merites, ou qu’elles fuſſent ſalairiees aprés leur mort ſans auoir eſté premierement iugees ; & pour ce faire trois Iuges furent deputez, leſquels pource que tous pechez eſtoient curables ou incurables, veniels ou mortels, ils commandoient qu’on emmenaſt les ames gueriſſables en vn certain lieu, iuſques à ce qu’elles fuſſent ſuffiſamment purgees des taches & ſoüilleures qu’elles auoient attiré de leurs pollutions humaines. Mais celles qui par la contagion de leurs forfaits eſtoient atteintes d’vlceres incurables, ils les faiſoient ietter cõme à la voirie en vn abyſme tres-proſond qu’ils appelloient Tartare. Celles qui par grande innocence auoient veſcu en ſainteté & crainte de Dieu, & qui ſe trouuoient eſloignees de toute ordure & pollution humaine, on les emmenoit en des lieux tres-plaiſans, tant à cauſe de leur fertilité en toutes ſortes de biens, que pour eſtre ſcituez ſous vne perpetuelle temperature du ciel. Ainſi nous exhortoient les Anciens à bien religieuſement viure : d’autant que ſi quelqu’vn durant ſa vie eſchappe la punition de ſes malefices, certes aprés ſa mort il n’en pourra fuyr le ſupplice.