Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

DescriptionNouvelles de son entorse, allusion à certains membres du groupe de Carnetin (Francis Jourdain, Michel Yell, Marcel Ray)
Texte

[Coutevroult] Mardi matin [Août 1909]

Mon cher Valery,
J'espère que vous êtes en bonne santé, et que vous vous promenez dans des jardins tout fleuris[1] comme ceux que je vois de la fenêtre de l'atelier de Francis[2]. Mon pied va mieux[3] et je peux maintenant descendre en allant doucement. Tout le monde ici va bien et Francis et Agathe[4] me chargent de vous dire des paroles d'amitié.
J'ai reçu une lettre de Michel[5] qui m'apprend qu'il a aussi attrapé une entorse cette semaine. Marcel Ray m'a écrit[6] (à vous aussi sans doute). Ils vont bien et ont fait un bon voyage[7].
Au revoir, mon cher Valery. Vous nous ferez plaisir en donnant ici de vos nouvelles.
Je reste chez Francis jusqu'à samedi.
Bien affectueusement.
Marguerite Audoux

[1] Larbaud est alors en Angleterre. Voir Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de Françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 298‑299 (lettre de Valery Larbaud à Marcel Ray du 4 août 1909) et p. 302‑303 (lettre de Valery Larbaud à Marcel Ray du 13 septembre 1909). Dans la seconde lettre, Larbaud est à Londres ; dans la première, il écrit : « Je suis ici pour un mois, dans un cottage que j'ai loué meublé » (p. 299), indication qui nous permet de déterminer le mois, et la destination de la présente lettre.

[2] Marguerite Audoux passe quelques semaines dans la propriété de Francis Jourdain (où se trouve son atelier) à Coutevroult, en Seine‑et‑Marne (non loin de Carnetin, où le groupe d'écrivains se réunit de 1904 à 1907).

[3] Sans doute Marguerite Audoux s'est‑elle fait une entorse, d'après les lignes qui suivent.

[4] La femme de Jourdain.

[5] Michel Yell. Au-delà de cette lettre 7, les occurrences nombreuses de ce prénom sans patronyme renverront invariablement au même, et nous ne l'indiquerons plus en note, sauf si le nom n'a pas été cité depuis longtemps. Le même principe sera appliqué pour les prénoms récurrents qui désignent les familiers [Francis (Jourdain), Louise (Dugué), Paul (d'Aubuisson), etc.].

[6] Les deux seules lettres de Ray à Marguerite Audoux dont nous ayons connaissance sont de 1911 et de 1926 (lettres 128 et 320).

[7] Ray est parti avec sa femme pour Munich [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), introduction et notes de Françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 300‑301 et 303‑305].

Notes
  • Agathe Jourdain est la femme de Francis et l'amie de Marguerite Audoux. Elle est présente dès les premiers moments du Groupe de Carnetin, et reçoit avec son mari, à Coutrevoult, la romancière, en 1909, pour qu'elle y achève Marie‑Claire, puis à Saint‑Jean‑sur‑mer début 1911, après le succès foudroyant (et fatigant) du roman. Dans un chapitre de Sans remords ni rancune consacré à sa belle‑mère (« Une Belle Figure : Maman Pauline », Francis Jourdain souligne les nombreux points communs qui rapprochent les deux femmes (toutes deux ont été ouvrières et sont issus d'un milieu défavorisé avec un père alcoolique).
  • Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p. 155) :
    « Larbaud, qui n'avait eu que peu de temps pour fréquenter les amis de Philippe, découvre en ce début de 1910 la «famille» que l'auteur de Bubu a laissée derrière lui. La première à lui écrire dès les premiers jours de janvier 1910 est Marguerite Audoux. Elle est en possession de lettres que Larbaud a expédiées à son ami, ainsi que d'une photographie et du précieux exemplaire de Barnabooth. La rencontre aura lieu dans l'appartement de Marguerite Audoux, au 10 de la rue Léopold‑Robert, près de Montparnasse. »
    La « rencontre » se fait en réalité un an et demi plus tôt, puisque Larbaud écrit à Ray, le 19 mai 1908 :
    « J'ai dîné 2 fois avec Philippe. J'ai dîné avec lui et Mme Audoux, l'auteur de ces Mémoires dont Ph[ilippe] m'avait prêté le Ms cet hiver, à l'avenue Friedland [1]. »
    [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 265].

    [1] Effectivement, dans une lettre à Marcel Ray, écrite au 8 de l'avenue Friedland le 15 janvier 1908, Larbaud écrivait : « J'ai vu Philippe samedi dernier [le 11]. Je lui ai rendu le Ms de Mme Audoux (c'est le nom de l'auteur). » [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 244].

Lieu(x) évoqué(s)Angleterre, Coutevroult, Munich

Lettres échangées


Collection Correspondants

Cette lettre a comme destinataire :
LARBAUD, Valery

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 03/05/2024