Archives Marguerite Audoux

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ROUART, Eugène

Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie

Dates1872-1936
Notice biographique
Eugène est le fils d'Henri Rouart (1833‑1912), grand industriel, artiste peintre et collectionneur, et le grand‑oncle du romancier et académicien Jean‑Marie Rouart (1943). Tout en exerçant des activités d'ingénieur agricole, il mène une carrière d'écrivain (La Villa sans maître, Mercure de France, 1898 ; La Maison du Bien‑Être, dont plusieurs extraits sont publiés dans L'Ermitage en février, mars et avril 1900 ; quelques nouvelles et essais qui paraissent dans L'Ermitage, Antée et L'Occident). Il est l'un des fondateurs et un collaborateur de L'Archer, revue de culture, d'art et de littérature créée vers 1930 à Toulouse). En 1902 il va se fixer dans le canton de Fronton, sur le domaine de Bagnols, dont il fait une exploitation modèle et un centre d'expérimentation et de rayonnement avant d'acquérir d'autres terres. Il est maire de Castelnau d'Estrétefonds de 1905 à 1919, élu Conseiller d'Arrondissement du canton de Fronton le 28 juillet 1907, et, de janvier 1908 à juillet 1909, chef de cabinet du ministre du Commerce et de l'Industrie Jean Cruppi, député de la Haute‑Garonne. Enfin (voir la lettre 50), il est élu Conseiller général de Fronton à la suite des élections du 24 juillet 1910, et le demeure jusqu'à sa mort en juillet 1936. Il devient également Sénateur de la Haute‑Garonne en 1932. Sa vie durant, il favorise la carrière d'artistes et d'écrivains, par exemple Francis Jammes. Il existe aussi d'importantes correspondances avec Paul Valéry et Henri Ghéon. C'est le 2 février 1893 qu'il rencontre pour la première fois André Gide. Ce dernier le sollicite avec insistance pour agir en faveur de la carrière de Michel Yell qui, étudiant en droit en 1902, est contraint de payer ses études en travaillant comme employé à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est. Les démarches seront longues. En 1908, on retrouve Yell à La Loupe, puis l'année suivante, enfin, à Fronton comme juge de paix. Le groupe de Carnetin ne prise pas spécialement Eugène Rouart qui, par son influence, soustrait Michel à ses amis. Francis Jourdain, en particulier, confie son amertume à Marcel Ray  à qui il écrit le 11 novembre 1911 que Rouart, selon lui, est plus intéressé par ses intérêts électoraux que par la carrière du jeune juriste qu'il sollicite pour l'aider dans ses campagnes. Il eût aimé s'entourer de « gens à lui » pour prévenir le scandale où risquaient de l'entraîner ses tendances homosexuelles. (Médiathèque Valery-Larbaud [R.Jou 1]). Rouart enfin, comme Gide, Ruyters et d'autres, n'est nullement favorable à la relation entre la romancière et son protégé. Il explique cependant sans ambages à Gide son énervement face à ce qui serait une légende, la « séquestration » de Yell à Fronton pour le soustraire à la fréquentation de Marguerite Audoux. Selon lui, le jeune homme lui‑même ne se prive nullement auprès des fraîches beautés du cru, et son éloignement et sa relative froideur envers la romancière ne sont donc pas le fait d'un complot. (Renseignements aimablement communiqués par le Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield en Grande-Bretagne).
Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/01/2018 Dernière modification le 03/05/2024